Immersion dans la précision d’un ouvrage de génie civil
Il est 7 h du matin lorsque j’arrive, pour la première fois, au barrage d’Arzal. Le ciel est clair, l’horizon est dégagé mais transpercé par une grue colossale de 220 tonnes.
Le soleil qui se lève à peine découvre, rayonnant, le début de la manœuvre d’exception qui va se tenir. Aujourd’hui, Baudin-Châteauneuf nous a demandé de photographier l’excellence technique de ses collaborateurs sur une opération très spéciale : la dépose, avant restauration, d’une vanne hydraulique vieille de vingt ans.
Le barrage d’Arzal retient des millions de mètres cubes d’eau douce. Et derrière cette masse tranquille se cache une machinerie colossale que seule une maintenance de haute précision peut dompter.
Intervention millimétrée pour se refaire une beauté
La journée commence une fois la grue de 220 tonnes « réveillée ». Elle sera la protagoniste silencieuse de ce ballet d’acier. Deux autres vannes ont déjà été extraites. La plus imposante retient une hauteur d’eau de près de 12 mètres, avec ses 38 tonnes et ses 19 mètres de large.
Aujourd’hui, la vanne part en atelier pour une cure bien méritée : une révision « vingtennale ». Vingt ans d’immobilité, de pression, de corrosion. Il faudra la désamianter, réparer la structure, changer le vérin de manœuvre, remplacer les chaînes galles et appliquer une nouvelle protection anticorrosion. Six mois de travaux pour redonner vie à cette pièce maîtresse de notre patrimoine hydraulique.
Une chorégraphie de compétences
Chacun connaît son rôle, mesure ses gestes et respecte la consigne. Le grutier manie son outil avec lenteur et précision. Les équipes sur le pont coordonnent les gestes et veillent à limiter le balancement des énormes pièces métalliques en suspension. Ils interviennent rapidement pour souder, serrer, ajuster ou tendre. L’opération est délicate, la progression lente mais sûre.
Antoine survole le chantier avec son drone et saisit toute la grandeur de l’ouvrage. Vue du ciel, la scène révèle l’ampleur spectaculaire de la tâche.
Photographie et sécurité : un tandem essentiel
Notre rôle n’est pas seulement de documenter, mais aussi de respecter le cadre sécuritaire strict du chantier. Casque vissé, gilet fluo, zone délimitée : rien n’est laissé au hasard. Photographier l’excellence technique sur un ouvrage de génie civil, c’est aussi se plier aux exigences de ceux qui la rendent possible.
Nous déclenchons sur le savoir-faire de Baudin-Châteauneuf, sur la coordination humaine et mécanique. Nous photographions l’intelligence collective au service de l’infrastructure durable.